“Les promesses de l’âge”, Perla Servan-Schreiber

Temps de lecture : 3 min

 

Extrait

“Les moments où je m’occupe de moi sont des temps pour me sentir bien, pour faire et être en conscience. Pour vivre. Je stocke ces sensations pour la journée. Elles nourrissent ma joie. Et ma relation aux autres. Elles me permettent aussi de mieux encaisser les contretemps ou pire qu’une journée peut apporter. Une aide précieuse, non ?” (page 168)

 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

 

Au fil des pages des « Promesses de l’âge », chez Flammarion, Perla Servan-Schreiber répète à l’envi qu’elle aime son âge. Elle a 75 ans et elle en assume tous les aspects, aussi bien négatifs que positifs. Car, oui, sachez-le, on peut vieillir dans la joie et la plénitude des années qui se remplissent d’instants vécus en pleine conscience. C’est là où réside le secret de Perla. La pleine conscience des heures qui passent, des instantanés fugaces, un sourire, une main tendue, un bouton de rose qui éclot, un vol de perdrix dans la brume. Chacun a ses moments à lui, il suffit d’entraîner ses sens à cette recherche active du plaisir et du beau. Il y a une certaine urgence à vivre sereinement dans cet ouvrage, à vivre bien, au mieux possible de sa santé, ce qui n’est pas toujours aisé, ni inné. C’est du travail, en vérité, mais il est, selon Perla Servan-Schreiber, tellement bénéfique ! Au prix de certains renoncements, si minimes d’ailleurs puisque les goûts et les exigences évoluent avec les années, les découvertes sont à la portée de tous et de toutes. N’est-ce pas excitant ?

De tout cela, la cocréatrice des journaux Psychologieset CLÉS(avec son époux le journaliste Jean-Louis Servan-Schreiber) témoigne à renfort d’exemples tirés de son parcours, mais aussi à l’appui des expériences d’autres femmes, plus âgées d’ailleurs. Et l’on apprend qu’elles ne reculent devant aucun voyage ni même devant un mariage ! La vie est emplie de l’essentiel, puisque le temps n’est plus disponible pour le superflu, ces inévitables rabat-joie ou ces questions sans réponse. « Vieillir devient alors une aventure : se donner comme projet de rester vivant et non de rester jeune », explique l’auteure, avec la conviction chevillée au cœur. La jeunesse se fane, mais non la curiosité, l’ardeur ou l’engouement qui sont autant de forces qui, avec le temps, ne peuvent s’affadir, si la question du deuil de son image passée n’est pas évacuée. Pour passer ce cap, certaines font appel à la chirurgie. L’auteure y a eu recours, apprend-on avec surprise. N’est-ce pas à l’encontre du précepte de s’accepter pour bien vieillir ? Mais ce n’était que quelques rides d’amertume qui lui donnaient un air triste, ce qu’elle n’était pas. Son cancer non plus n’a pas entamé sa bonne humeur, elle a été très bien suivie, a fait confiance en la médecine et a été soutenue par sa famille et notamment son cher mari.

À l’automne de sa vie, Perla n’est pas avare de conseils et de recommandations à bien vivre sa vieillesse, qui réserve de merveilleuses surprises. « Si le corps se flétrit, l’esprit s’élargit », rapporte-t-elle, fidèle à ce qu’elle prône au quotidien. Lutter ne sert à rien. Le déni est pire que tout. L’acceptation joyeuse de la réalité, il n’y a rien de plus prometteur ! Avec générosité, l’auteure énumère ses recettes du bien-vieillir, entourée ou seule, qu’elle a éprouvées au long de ces dernières années à la lumière de son histoire personnelle. Elles sont de l’ordre de l’attitude et de l’envie de rester jeune d’esprit, en éveil, en accueil. Et on écoute cette tendresse attentive, qui est renforcée par des exergues en marge du livre pour souligner l’essentiel… Peut-être pour celles qui s’impatientent, qui ne veulent y goûter que du bout des doigts avant de s’y plonger en toute confiance. On l’entend même nous murmurer à l’oreille que tout se passera bien, que ce n’est pas une fatalité, ni une punition divine, mais une chance d’avancer en âge en toute plénitude. À la fin, on finit par y croire… et – devrais-je le dire ? – on a hâte d’y arriver pour les expérimenter ces promesses de l’âge !

Nathalie Gendreau

 

Éditions FlammarionHors collection – Documents, témoignages et essais d’actualité, 19 septembre 2018, 256 pages, à 14,90 euros en version papier et 10,99 euros en version numérique.

 

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1 réflexion au sujet de « “Les promesses de l’âge”, Perla Servan-Schreiber »

  1. Le Livre de Perla Servan Schreiber m’interpelle pour deux raisons. J’ai le même âge, et ma vie dans la presse m’a fait côtoyé les mêmes passés que ceux de Perla. Merci à Presta Plume d’avoir choisi cet ouvrage qui me semble être aussi une leçon de vie pour les personnes du 3ème âge qui deviennent qe plus en plus nombreuses. Puisse cette proportion de sagesse apporter la clairvoyance à notre monde qui en a bien besoin. Bravo à Nathalie Gendreau pour sa conclusion pleine d’espoir en nos temps futurs. Y étant parvenu je confirme que les promesses de l’âge sont bien tenues… si on les considère avec sagesse.

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