“Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore”, Pr Michel Lejoyeux

Temps de lecture : 3 min

 

Résumé

Nous possédons tous sous notre crâne une véritable machine à bonne humeur… mais sans mode d’emploi !
Ce livre vous le donnera et vous proposera un style de vie antidéprime, sans médicaments, sans chimie ni molécules du bonheur. Vous pouvez entretenir seul votre moral, chasser les émotions négatives comme vous travaillez vos muscles, votre souffle ou votre cœur. Il vous suffit d’appliquer des techniques scientifiquement validées, simples, pleines de bon sens, mais redoutablement efficaces.
En vous construisant une belle image de vous…
En vous débarrassant de vos « faux amis », les gêneurs, les produits toxiques, les mauvaises habitudes…
En apprenant à sourire, à rire, méditer, bouger…
En trouvant votre énergie dans votre assiette, dans la nature, dans le mouvement.
Autant et encore plus de conseils, de recettes, de techniques, d’exercices, de réflexions pour apprendre à vivre mieux avec vos états d’âme.

 

Avis de PrestaPlume ♥♥♥

Seriez-vous grincheux ? Un tantinet mélancolique ? N’ayons pas peur des mots… déprimé ? Un psychiatre a pensé à vous, vous qui vous levez le matin sans entrain et sans raison apparente, qui traînez des pieds toute la journée, qui semblez être anesthésié aux petits bonheurs quotidiens, ces petits riens qui donnent le sourire et l’énergie. Le professeur Michel Lejoyeux a pris à bras-le-corps le sujet pour apporter un éclairage tant scientifique qu’humain sur les tourments de l’âme bien souvent associés au corps.

Certes, le thème de la déprime n’est pas nouveau, de nombreux essais ont déjà disséqué ce mal-être qui résiste à toutes les bonnes recettes. “Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore” a cependant le mérite de dissiper les doutes, de montrer le chemin qui conduit au Saint-Graal du mieux-être dans une société qui semble perdre ses repères, et d’offrir une bonne dose d’optimisme et de bonne humeur. D’ailleurs, que vous soyez déprimé ou pas, bien portant ou pas, ou un peu des deux, et seulement de temps en temps, cet essai peut vous intéresser tant il donne le sourire. N’était-ce pas là la vocation première ?

Le psychiatre Lejoyeux se montre très inventif et ne s’interdit aucune piste propre à rendre le sourire au corps, quitte à citer des personnages comme Michel Audiard, Woody Allen ou encore Tristan Bernard pour lesquels l’arme préférée contre la déprime semble être l’ironie. Il s’empare d’emblée de la question de la déprime et de la dépression. La première exprimant un oubli, la seconde une perte.

Une fois ces définitions intégrées, le lecteur discerne avec plus de lucidité ce qu’il vit ou ce qu’il croit vivre. Telle une main secourable, l’ouvrage le mène vers nombre de conseils et des exercices pratiques pour acquérir un début d’indépendance face à ses émois, démons ou mauvaises habitudes. Prenons l’exemple du “pousse-pousse des souvenirs“. Il s’agit d’évacuer les mauvais pour laisser respirer les bons, de réapprendre les dates phares de ses bonheurs égarés, de se moquer de la voix du mal-être qui susurre au cœur combien l’on est pitoyable, quitte à lui donner un surnom ridicule “pour mettre de la distance vis-à-vis de ses idées chagrines“. Et surtout, de cesser de s’excuser ! Il faudra réitérer ses efforts, car le cerveau est paresseux, il aime se complaire dans la facilité, dans ce qu’il connaît trop bien. S’entraîner à l’oubli n’est pas une mince affaire, mais n’est-ce pas une question de persévérance et de constance ?

Et si, jusque-là, le sourire n’est pas revenu, poursuivez la lecture et précipitez-vous sur le style de vie antidéprime préconisé par l’auteur. Lorsqu’on sait qu’un simple sourire émoustille les molécules du bonheur, pourquoi s’en priverait-on ? N’importe où, seul ou accompagné, et même si rien ni personne ne le déclenche, un sourire même de façade, même intérieur, est mieux qu’une moue attristée. Bientôt, quand le cerveau aura bien appris sa leçon, il sera spontané. Sinon, il y a une autre solution : le botox ! Non seulement il défroisse la peau, mais il force le sourire, certes un peu figé, mais qui a l’avantage de faire travailler les muscles corrugateurs (sourcils). “C’est comme une injection naturelle d’antidépresseurs“, explicite Michel Lejoyeux. Fallait-il une raison supplémentaire pour se précipiter chez son chirurgien esthétique du coin ? Sinon, moins coûteux et plus zen, on peut écouter du Mozart, plus précisément la Sonate köchel 448 pour deux pianos. Un peu tous les soirs, l’effet serait garanti !

Outre de passer un excellent moment de détente, ce plaidoyer contre la morosité déploie plusieurs cartes pour se situer dans le paysage des émotions, des modes d’emploi pour cultiver l’esprit antidéprime, des astuces inédites et inattendues pour enjoliver son quotidien, instillant par la bonne humeur une envie d’être bien, pendant et après la lecture. Ce livre peut (doit ?) se prendre comme une source d’inspiration, une bouffée d’oxygène dont le corps et le cœur ont bien besoin pour soutenir un cerveau trop bien habitué à l’autoflagellation. Tout doit être tenté pour contredire la formule de Woody Allen alléguant que la seule façon d’être heureux, c’est d’aimer souffrir. Avec Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore, vous serez peut-être tenté de dire que la seule façon d’être heureux, c’est d’aimer s’ouvrir.

Éditions JCLattès, janvier 2016, 300 pages, 19 €.

 

3 réflexions au sujet de ““Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore”, Pr Michel Lejoyeux”

  1. Bonsoir je recherche le passage sur les 2 personnes qui sortent de la cheminée dont l’un est sale et l’autre est propre.
    Je ne me souviens plus de la citation complète. Pourriez vous m’aider ?

    Répondre

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